Nathalie Palayret
Un poème à lire, un poème à écrire : pleurer

Toutes les larmes sont possibles, de colère, de joie, de tristesse... ou de crocodile !
Ce poème de Oliverio Girondo ne cherche pas à nous dissuader de pleurer mais il nous invite à le faire bien ! Chacune de nos émotions et de ses manifestations ne mérite-t-elle pas notre respect ?
Pleurer à flots.
Pleurer la digestion.
Pleurer le sommeil.
Pleurer devant les portes et les ports.
Pleurer le sentiment et le sensationnel.
Ouvrir les robinets,
les écluses des pleurs.
Tremper notre âme, notre chemise.
Inonder les trottoirs et les promenades,
et nous sauver de nos pleurs à la nage.
Assister au cours d’anthropologie en pleurant.
Fêter les anniversaires de famille en pleurant.
Traverser l’Afrique, en pleurant.
Pleurer comme un cacuy, comme un crocodile…
s’il est vrai que les cacuys et les crocodiles
ne s’arrêtent jamais de pleurer.
Tout pleurer, mais le pleurer bien.
Le pleurer avec le nez, avec les genoux.
Le pleurer avec le nombril, avec la bouche.
Pleurer d’amour, de lassitude, de joie.
Pleurer en frac, en flatulant, efflanqué.
Pleurer en improvisant, par cœur.
Pleurer l’insomnie et pleurer tout le jour !
Le cacuy ou ibijau est un oiseau d'Argentine dont le chant ressemble à une longue plainte humaine.
A votre tour de vous lancer dans l'écriture en vous inspirant de la structure du poème et en de Oliverio Girondo. Commencez et le reste viendra tout seul.
Essayez :
Pleurer à ............
Pleurer la ...........
Pleurer le .............
Pleurer devant .................
Ouvrir .........
Tremper ...........
Inonder ...............
et nous sauver ..............
Fêter ............. en pleurant.
Traverser .......... en pleurant.
Pleurer comme un ...............
Tout pleurer, mais le pleurer bien.
Le pleurer avec ...........
Pleurer de ................
Pleurer en ................
Pleurer ........... et pleurer ............... !