Nathalie Palayret
La bibliothérapie en pratique : Les amies

D'abord, un texte à lire lentement, tranquillement. Le mieux, c'est encore de lire à voix haute, même si on croit qu'on ne lit pas bien. On lit, on relit encore.
D'abord on veut comprendre le sens puis on devient sensible au rythme et à la poésie du texte.
[A télécharger sous forme de fiche pratique en format PDF en cliquant ci-dessous.]
Comme elles sont magnifiques, mes amies, avec leurs boucles, leurs couronnes de tresses et leurs têtes rasées,
avec leurs crânes pareils à des boucles d'ivoire luisant,
avec leurs tignasses, leurs dreadlocks, leurs tendres frisettes mauves,
mes amies au pied léger, l'une sur ses pointes, une autre qui sautille,
celle-là en fauteuil roulant, suivie par une amie avec la canne à trépied dont elle se sert depuis son attaque.
[...]
Ensemble nous avons vécu nos vies en portant nos chagrins dans nos bras,
en nous aidant les unes les autres à trimbaler des valises, des cercueils et des patates,
pleurant à gros sanglots dans le giron les unes des autres, sur toutes les passions dévorantes, toutes les tromperies, les avortements, les trahisons, les perquisitions, la honte d'être envieuse.
Nous nous sommes appris mutuellement à pardonner,
mais d'abord nous avons volé des maris,
nous avons forniqué, menti et commis de telles horreurs
qu'ensuite nous tombions à genoux en pleurs et en prière,
et nous attendions des autres le pardon et la pitié, les caresses et l'affection que se prodiguent les sœurs.
extrait de "Le corps de l'âme" de Ludmila Oulitskaïa, traduction de Sophie Benech
Ce texte nous invite à poser sur la sororité un regard tendre et bienveillant .
A votre tour de décrire les liens qui vous lient à vos amies, vos potes, vos copines.
Votre texte pourra commencer par : "Comme elles sont magnifiques..." et se terminer par : "Nous nous sommes appris mutuellement..."