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  • article de Nathalie Palayret

La bibliothérapie en pratique : le chemin

Dernière mise à jour : 12 mai 2020


D'abord, un texte à lire lentement, tranquillement. Le mieux, c'est encore de lire à voix haute, même si on croit qu'on ne lit pas bien. On lit, on relit encore.

D'abord on veut comprendre le sens puis on devient sensible au rythme et à la poésie du texte.

[A télécharger sous forme de fiche pratique en format PDF en cliquant ici.]

Quelqu'un arrivait le long des sentiers, entre les dunes. C'était un jeune garçon vêtu comme les gens de la ville. Il portait sur l'épaule une veste de lin un peu froissée, et ses chaussures de toile blanche étaient couvertes de poussière. De temps en temps il s'arrêtait et hésitait, parce que les sentiers se divisaient. Il repérait le bruit de la mer, à sa gauche, puis il recommençait à marcher. Le soleil était déjà haut sur l'horizon, mais il ne sentait pas sa chaleur. La lumière qui se réverbérait sur le sable l'obligeait à fermer les yeux. Son visage n'était pas habitué au soleil; il était rouge par endroits, sur le front, et surtout sur le nez, où la peau commençait à partir. Le jeune garçon n'était pas très habitué non plus à marcher dans le sable; cela se voyait à la façon dont il tordait ses chevilles en marchant sur les pentes des dunes.

Quand il arriva devant le mur de pierres sèches, le garçon s'arrêta. C'était un très long mur qui barrait la plaine. A chaque extrémité, le mur disparaissait sous les dunes. Il fallait faire un grand détour pour trouver un passage. Le garçon hésita. Il regarda en arrière, pensant qu'il allait peut-être revenir sur ses pas.C'est alors qu'il entendit des bruits de voix. Cela venait de l'autre côté du mur, des cris étouffés, des appels. C'étaient des voix d'enfants. Le vent les portait par-dessus la muraille, un peu irréelles, mêlées au grondement de la mer. Les chiens sauvages aboyaient plus fort, parce qu'ils avaient senti la présence du nouveau venu.

Le jeune garçon escalada la muraille et regarda de l'autre côté. Mais il n'aperçut pas les enfants. De ce côté du mur, c'était toujours la même plaine de rochers, les mêmes arbustes et, au loin, la ligne douce des dunes.

Le jeune garçon avait très envie d'aller voir là-bas. Il y avait beaucoup de traces sur le sol, des sentiers, des brisées dans les fourrés qui indiquaient le passage des gens. Sur les rochers, le soleil faisait briller les parcelles de mica.

Les bergers de J.M.G Le Clézio

Extrait de "Mondo et autres histoires"

Ce texte nous invite à suivre un chemin, à nous laisser porter par lui. Il nous propose aussi de vaincre nos peurs pour aller voir plus loin et, peut-être, rencontrer l'autre.

Je vous propose d'écrire à votre tour un court texte dont la première phrase sera :

"Il faudra que j'aille voir là-bas".

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